Un constat désormais bien connu sur le terrain : les soignant·es en EHPAD travaillent en sous-effectifs. Pourtant, un point crucial reste trop souvent ignoré : qu’ils soient à but lucratif ou associatif, ces établissements sont gérés selon une logique comptable qui se fait au détriment des salarié·es.
Quand des groupes comme Emeis, Arpavie ou SOS Seniors annoncent vouloir améliorer le ratio soignant·es/ résident·es, ils oublient de dire qu’ils survivent grâce à l’argent public.
Des milliards d’euros d’aides sans contrepartie sociale :
• En 2023, le groupe Emeis (ex-Orpea) a été renfloué à hauteur de 1,2 milliard d’euros par la Caisse des Dépôts, avec l’aide de la MAIF et de la MACSF. Une dette de 1,55 milliard a été effacée.• SOS Seniors a reçu 13,5 millions d’euros en échange de ne pas faire de plan social pendant trois ans.• Et ce n’est pas fini : jusqu’à 15,7 millions d’euros pourront encore être débloqués pour couvrir les impayés d’Arpavie.
Qui paie ? l’Etat. Qui trinque ? Les soignant·e·s et les résident·e·s.
Des logiques de gestion qui dégradent les conditions de travail et d’accueil.
Derrière les discours, c’est toujours la même stratégie : réduire la masse salariale pour rentrer dans les clous budgétaires ou dégager des profits.
• Dans le public ou l’associatif : on demande l’équilibre des comptes malgré une dette de 30 milliards et des besoins en forte hausse.• Dans le privé lucratif : les hausses de tarifs d’hébergement profitent aux actionnaires, pas au renforcement des équipes de soin.
Un service public abandonné, un secteur privé lucratif chouchouté.
La CGT rappelle que jusqu’à 70 % des dépenses des EHPAD sont financées par l’argent public (État, Sécurité sociale, départements). Ce sont donc nos impôts, nos cotisations, qui nourrissent ces établissements… pendant qu’on continue à supprimer des postes, à épuiser les salarié·es, et à rogner sur la qualité des soins.
Nous, dénonçons une politique cynique :
• Des soignant·es sous-payé·es et surchargé·es.• Des résident·es mal accompagné·es.• Des milliards d’euros injectés dans des structures opaques, sans conditions sociales ni contrôle réel.
Il est urgent de remettre l’humain au centre et d’en finir avec la gestion comptable du grand âge. Le soin n’est pas une marchandise. Les EHPAD ne doivent pas devenir des machines à profits. La CGT dénonce ce type de communication des grands groupes d’EHPAD associatifs ou lucratifs qui ciblent le personnel soignant comme valeur d’ajustement économique.
Montreuil le 24 juillet 2025