🚩 Paris : après deux semaines de grève, les employés de Paris Adresse obtiennent gain de cause - Le Parisien 31 juillet 2025

Les salariés du service de domiciliation administrative de la capitale ont obtenu une prime mensuelle brute de 140 euros. Le personnel dénonçait des conditions de travail pénibles, aggravées par la découverte d’amiante.

Par Candice Doussot Le 31 juillet 2025 à 17h12

Après deux semaines de grève illimitée, les douze agents de Paris Adresse, service de domiciliation administrative de la capitale (CASVP) basé dans XVIIe arrondissement, ont obtenu gain de cause le mardi 29 juillet. Ils dénonçaient des conditions de travail dégradées par un chantier de travaux et du « travail à la chaîne » incompatible avec leur mission humaine : aider les sans-abris à obtenir une domiciliation.

L’Unsa et la CGT réclamaient notamment une prime de 140 euros. Parmi les points difficultés mises en exergue par les grévistes : des locaux existants sous-dimensionnés par rapport au flux constant du public ou encore des missions qui s’apparenteraient à celles d’un travailleur social, bien qu’ils soient rémunérés au titre d’agents administratifs.

Leur direction a finalement cédé en accordant une prime mensuelle brute de 140 euros à compter du 1er juillet 2025. « Bien sûr nous sommes satisfaits de cette décision, mais nous déplorons tout de même que ça ait pris autant de temps. Surtout quand on pense à l’impact que cette grève a pu avoir sur les usagers qui sont des personnes dans le besoin », regrette cependant Simon Le Cœur, secrétaire général de la CGT du Centre d’action sociale de la Ville de Paris. Un comité de suivi sera mis en place pour examiner leurs autres revendications, dont la titularisation des agents précaires.

« Une victoire au bras de fer »

L’annonce, le vendredi 25 juillet, de la découverte de fibres d’amiante à un niveau supérieur au seuil réglementaire dans l’air de leurs locaux situés dans un immeuble en chantier, a peut-être eu comme effet d’accélérer la décision de la direction. « On ne sait pas si c’est vraiment lié, en tout cas, cette découverte a déclenché une instance de santé/sécurité avec tous les représentants syndicaux et les agents en grève présents. La question sanitaire n’a évidemment pas pu être séparée du conflit social », observe Simon Le Cœur.

Lors des premières négociations, les agents avaient déjà obtenu un relogement temporaire dans un autre local, en raison des travaux qui perturbaient leurs conditions de travail depuis l’été dernier. Chaque jour, « environ 200 personnes » se présentent à l’accueil, mais seule « la moitié » peut être reçue, déplorait Simon Le Cœur, lors d’un rassemblement organisé un peu plus tôt fin juillet.

Pour gérer cette affluence, les agents en grève avaient également revendiqué la création de deux nouveaux postes, mais cette réclamation n’a pas été accordée. Malgré tout, la CGT du Centre d’action sociale de la Ville salue dans un communiqué « une victoire au bras de fer et à l’argumentaire ». « La lutte paie ! C’est aussi la démonstration que l’unité d’action syndicale, avec des objectifs communs et dans le respect des sensibilités, est un atout pour gagner », estime l’organisation