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Une expulsion demandée par la mairie de Paris et orchestrée par Retailleau |
Depuis 3 mois, de jeunes migrants occupaient la Gaieté Lyrique dans l’attente d’une solution de mise à l’abri par les services de l’Etat (pour les majeurs) ou du Département (pour les mineurs).
La Ville de Paris a saisi le Tribunal Administratif qui a prononcé l'expulsion : la Ville a fait le choix de ne pas demander sa mise à exécution et d’enjoindre l’Etat à trouver des solutions de mise à l’abri pour les occupants. Notre élue de tutelle Mme Filoche s'en était expliqué en instance.
La stratégie d'enjoindre l’Etat à répondre à ses obligations légales en cherchant une solution de mise à l’abri des personnes présentes a vite trouvé ses limites...
Après plusieurs jours d’une campagne médiatique nauséabonde orchestrée par Cnews, l’Etat a finalement répondu en s'autosaisissant pour procéder à l’expulsion, ce matin, de la Gaieté lyrique, au motif de possibles troubles à l'ordre public.
Mais de quel ordre public parle-t-on quand des centaines de jeunes, qu'ils aient plus ou moins de 18 ans, sont rejetés à la rue ? De quelle liberté, de quelle égalité, de quelle fraternité?
L'expulsion a été un bordel sans nom au cours duquel les jeunes et leurs soutiens ont été nassés, matraqués, violentés puis dispersés, perdant souvent dans la débâcle leurs peu d’affaires.
Depuis ce matin dans Paris, les jeunes de la Gaieté Lyrique sont dispersés, isolés, désorientés sans affaires et parfois blessés.
Aucun service n’a été prévu pour les recueillir, évaluer leurs situations, les soutenir face à un déracinement et des violences qui, pour beaucoup, font écho à un parcours migratoire déjà traumatique !
Désormais isolés, ces jeunes sont une proie facile pour les « ratonnades » organisées par les groupuscules d’extrême droite chauffés à blanc par la campagne médiatique de ces derniers jours.
Dans tout Paris la Police les chasse, pourchasse, interdit au faciès l’accès de la Bourse du Travail, des Mairies et autres salles où les jeunes pourraient se réunir.
La violence n’est pas une réponse à la misère !
Nos organisations syndicales condamnent fermement le mode d’intervention choisi et assumé par la préfecture de Police.
Nos organisations syndicales dénoncent le manque de courage de la Mairie, et insistent auprès de la Ville et de Mme Filoche pour ouvrir un lieu permettant de mettre à l'abri ces jeunes, qui dès ce soir pourraient se faire agresser par les groupuscules racistes qui ont refait surface ces derniers mois.
Nous demandons qu’une aide humanitaire soit mise en œuvre pour permettre à ces êtres humains de se restaurer et de rechercher des solutions adaptées à chacun dans des conditions dignes.