🎬 WELFARE - (1975) ressort en copie restauré et nous fait partager le réel des New-yorkais dépendant des aides sociales pour survivre

 
Dans l'œil du cyclone d'un bureau d'aide sociale New-Yorkais...

Nous sommes en 1973, le chômage, la précarité, la crise du logement et la drogue frappent durement les plus pauvres.

Frédérick Wiseman filme sans concessions et sans parti pris. C'est émouvant, c'est très éprouvant...

Le «Welfare State» (État providence) devait corriger les inégalités, mais pour faire valoir ses droits, c'est un vrai marathon. Les gens sont renvoyés d'un service à l'autre, d'un bureau à un autre et puis il manque toujours une pièce justificative...

Depuis aux États-Unis, la guerre au Welfare State, conduite entre autres par les administrations Reagan et Bush (1981-1993) a réduit encore les droits des plus démunis.

En opposition au Welfare, le Workfare conditionne l'attribution d'allocations à l'obligation d'accepter des activités (en particulier du travail moins bien payé que le marché). Dégueulasse...

Et en France...

Le gouvernement cherche par tous les moyens à réduire les droits des allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA).

La mise en place de «France Travail» viendra notamment affecter la gestion et l’indemnisation du RSA et accentuer 
«le contrôle social».

Dans ce cadre, le gouvernement lance une expérimentation visant à conditionner le versement du RSA au travail des allocataires dans 18 départements ou collectivités. C'est le RSA sous réserve de la réalisation d'une activité : le «travail forcé» version Macron.

Sur le fond, comme aux Etats-Unis, c'est bien évidemment le capitalisme ultralibéral qui déraille. Le système de répartition des richesses ne fonctionne pas, les salaires sont trop bas, les loyers trop élevés, les petits boulots pourrissent la vie, la classe dite "moyenne" n'a plus les moyens. Toujours plus de très riches, toujours plus de très pauvres.

En 1971, le TYA (Ten Years After) sonnait l'alerte, leur message est intemporel et international TAX THE RICH, FEED THE PORR... NATION BLEEDING... INSTITUTION, ÉLECTROCUTION....  (lien...)

Rien n'a changé

L’angoisse du pouvoir d’achat, du reste à vivre et des fins de mois rendues difficiles par le retour de l’inflation doit nous engager à lutter toujours et encore pour que le patronat prenne sa part et ne se repose pas sur la prime d'activité (lien...) qui lui permet de ne pas augmenter les salaires et de contenir les citoyens à se raccrocher aux aides sociales pour survivre.

Le meilleur levier est de lutter contre le chômage et d’augmenter les salaires, notamment des femmes.

A Paris...

La création de la DÉSOLE (Direction des solidarités) qui voudrait se substituer au Centre d'Action Sociale n'augure rien de bon puisque déjà elle a entraîné des suppressions de postes dans un contexte qui nécessiterait d'en créer...







WELFARE
Frederick Wiseman
États-Unis / 1975 / 167 min
C'est à voir absolument.








Le mot de la fin... En attendant Godot...

 

Commentaires de Cécile assistante sociale au CASVP

C'est une pure merveille, je l'ai vu 4 ou 5 fois, je ne m'en lasse pas. Les autres documentaires de Frederick Wiseman sont également des pépites de sobriété : pas de musique, pas de commentaires, Wiseman filme la réalité brute, la vie, les gens au travail et dans leur quotidien, qu'il parvient à sublimer rien qu'en les filmant ! Il prend son temps et n'use d'aucun stratagème ni artifice. Un grand Monsieur, un grand documentariste et même finalement un grand cinéaste.