★ 19 mars 2020 - Covid -19 : LA CGT du Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris exerce de nouveau son droit d’alerte ★


Mme Florence POUYOL
Directrice générale
Présidente du CHSCT

Coronavirus – Covid-19 :
La CGT CASVP exerce de nouveau son droit d’alerte

 


Madame la directrice,

Suite au discours du président de la république lundi 16 mars 2020, le gouvernement vient de décider des mesures de confinement strict pour lutter contre l’épidémie de COVID-19. La stratégie nationale est d’endiguer à tout prix la propagation du virus, car les hôpitaux sont submergés par l’évolution exponentielle du nombre de cas avérés chaque jour.

L’absence de politique de dépistage préventif comme en Corée, à Singapour, ou plus proche de nous en Allemagne, conduit les autorités à sous-estimer le nombre de cas réel, avec un facteur 10, 20 ou 30 selon les méthodes d’estimation.

Les agents du Centre d’Action Sociale sont particulièrement exposés à ce virus, du fait de leur travail en contact permanent avec un public lui-même particulièrement exposé et fragile.

Nous constatons une seconde fois, qu'au-delà des effets d'annonce et des plans de continuité de l’activité sur papier glacé, les réponses apportées à cette épidémie sont insuffisantes pour éviter la propagation du virus, voire ineptes et favorisant cette propagation.

La CGT vous interpelle sur les mesures aggravantes que constituent les regroupements de section et de service, a fortiori en l’absence des moyens de protection exigés quotidiennement, et sans qu’un suivi précis de la santé des agents exposés soit assuré.

La CGT CASVP et ses mandatés au CHSCT réaffirme son exigence d'avoir une transparence complète de l'évolution de la situation épidémiologique au sein du Centre d’Action Sociale. Pour permettre une prise en charge des agents exposés et faciliter leur suivi médical, ainsi que pour jauger la pertinence des mesures organisationnelles en temps réel, nous exigeons que le CHSCT soit avisé lorsque l'un d'entre eux présente les symptômes.

Aujourd’hui les remontées nous viennent du terrain, et la direction pratique la politique de l’autruche.

C’est pourquoi, conformément à l’article L4131-2 du code du travail, les mandatés de la CGT CASVP au CHSCT exercent leur droit d’alerte concernant le risque lié au virus COVID-19 dans les établissements du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris.

La CGT CASVP et ses membres du CHSCT exigent :
  1. Qu’une enquête conjointe soit ouverte immédiatement selon les dispositions de L4132-2 ;
  2. Que tous les sites faisant l’objet de regroupement, en particulier ceux de la SDIS soient fermés administrativement en attendant les résultats de l’enquête conjointe ;
  3. Que la réouverture des sites soit conditionnée par des conditions strictes :
    • Mise en place d’un suivi médical quotidien et précis par un service de médecine compétent et disponible, incluant une politique de dépistage ambitieuse pour les agents exposés (EHPAD en particulier) ;
    • Fermeture au public à l’exception des urgences filtrées par une permanence téléphonique ;
    • Fourniture sur les lieux de travail des moyens immédiats de protection individuelle (vitres de protection, masques, solution hydroalcoolique, gants, lingettes, etc) ;
    • Toute autre mesure définie conjointement au cours de l’enquête, en prenant en compte les suggestions des agents de terrain autant que faire se peut.
Nous invitons l'ensemble des agents du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris à se saisir de ce droit d'alerte en exerçant leur droit de retrait dès lors qu'ils estiment être en situation de danger grave et imminent lié au COVID-19, et donc à fortiori tant que la direction n'a pas répondu favorablement à nos demandes.

Recevez, madame, nos salutations syndicalistes les plus inquiètes.

Delly Delyon,
représentante du personnel mandatée par la CGT
au CHSCT du CASVP

Le droit de retrait au CASVP...
19/03/2020