La parole à Simon Le cœur, secrétaire général CGT au Centre d'Action Sociale
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Simon Le cœur, secrétaire général CGT au Centre d'Action Sociale |
Je m'appelle Simon Le cœur, je suis secrétaire général de la CGT du Centre d'Action Sociale de Paris, mon vrai métier à l'origine, c'est assistant social.
Aujourd'hui c'est le dernier jour de grève, une grève victorieuse. On a obtenu au service de Paris Adresse, l'aboutissement de la principale revendication, une prime de 140€ par mois.
Comment ça s'est passé pour que vous puissiez obtenir ces 140€ ?
Paris Adresse est un site où les collègues s'occupent de la domiciliation des personnes sans domicile. C'est un site où il y a beaucoup d'affluence, le plus gros site de domiciliation en France. Il y a 13 000 boites aux lettres, environ 600 personnes y passent chaque jour, une grosse partie qui vient relever son courrier côté La Poste et environ 200 personnes qui viennent faire une demande de domiciliation côté Centre d'Action Sociale Paris Adresse.
Les conditions de travail ont toujours été pénibles, mais depuis un an, il y a un chantier en cours sur le bâtiment, un chantier monumental. Les conditions de travail ont été encore plus dégradées à cause du bruit, des poussières. Et tout dernièrement, on a appris de la présence de poussières d’amiante. C’est effroyable. Le syndicat Unsa du CASVP avait déposé un droit d’alerte, ce qui a déclenché une procédure de danger grave et imminent. À la suite de ça, la CGT et l’Unsa, on s’est rapprochés des collègues, on a fait des assemblées générales et très vite, il y a eu une revendication qui a aussi émergé sur les salaires. On est donc rentré dans des discussions avec la direction.
À la tout fin du mois de juin, la direction générale nous a dit : «il y aura zéro euro». Donc, on a refait une assemblée générale, on a expliqué aux collègues, y compris l’Unsa, qu’il n’y avait pas d’autre choix que de déposer un préavis de grève.
On a posé un premier préavis de grève de 48 heures, puis à partir du 10 juillet 2025, un préavis de grève illimité.
Le 16 juillet, on a fait un pique-nique un peu à la sauvage ici, au siège du CASVP. La direction n’était pas très contente... On a été reçu dans la foulée, on est monté avec les grévistes en négociation. Et là, la direction a proposé 70 euros. On a demandé à la direction de se retirer le temps qu’il y ait une assemblée générale express.
Les collègues ont dit : «Nous, on veut 140 euros ».
À partir du 16 juillet on a fermé symboliquement le site, plus du tout de travail.
Le 17, la direction est venue sur place avec rien dans les poches, donc gros gros bras de fer jusqu’au bout du douzième jour de grève.
Hier (30 juillet 2025), on a revu la direction générale qui a réfléchi dans la nuit. On signera un protocole tout à l’heure. Sur la revendication de prime, c’est ok. Ça ne résout pas l’ensemble des problèmes, mais on va continuer à discuter. C'est une belle victoire, un gros bras de fer.
Informations Ouvrières du 7 au 13 août 2025